La colonne de murène

   Je suis parti à la ramasse comme on dit, si ça se dit, j'ai quand même réussi à donner une version quasiment aboutie de la lectrice, puis je me suis lancé dans mon lavabo, convaincu de pouvoir oeuvrer sans avoir à réfléchir, j'ai commencé par nettoyer la planche, le longeron de biais qui traverse le mur et manifestement étaye l'escalier, je l'ai traitée verte et mifugée, j'ai positionné la colonne, préparé pour la fixation au sol avant de m'aperçevoir que mon mur de brique faisait quatre centimètres d'épaisseur, et qu'il allait falloir que je trouve un autre système de stabilisation et soutien du lavabo. Et à ce stade, j'ai jeté l'éponge de l'investissement spatial.

   Mon lierre, qui en avait trois, a fait deux feuilles. C'est lui le printemps.

   Je garde apparente une cheville à demi, au deux tiers enfoncée, pour ainsi dire saillante, issante dirais-je pour tenter de la décrire, comme une murène dans son trou, juste derrière la colonne, ça me donne l'occasion d'en parler parce que ça me donne l'occasion d'un titre.