Eau de colonne

    Je ne vois pas du tout ce que je vais pouvoir initier aujourd'hui, j'avais rédigé quatre lignes sur cette base et le texte s'est évaporé comme d'habitude, c'est embétant parce que c'est ce qui augurait de la suite, et c'est dommage parce que je ne disais rien, c'est ce que je préfère.

   Et puis ( ça donc c'est la suite normale ), ne voyant pas du tout quelle entreprise j'allais pouvoir embrasser, je suis parti au jardin parce que c'était mon destin. Voilà t-il pas que comme je viens d'en parler il se met à pleuvoir, du coup je ne sais vraiment pas ce que je vais faire. J'avais déjà pas envie de remuer, il va falloir improviser, je me tiendrai au courant dés qu'il se passera quelque chose.

   Finalement non il ne pleut plus, c'était pour rire.

   Je suis quand même parvenu à arroser mes trois carottes, qui sont tirées d'affaire, en matière de disparition de l'espèce, au moins pour cette saison, je ne sais pas comment ça va deviendre, mais ça devrait pouvoir se reconduire tout seul. J'ai fait un peu de propre et taillé des framboisiers, je vois pas ce que ça peut être d'autre.

   Il apparait que mon véritable investissement porte sur la terre elle-même, puisque la mission qui pour l'heure m'anime et me transporte se résume à la sauvegarde d'une poignée de radicules atrophiées, sans même me soucier d'une quelconque autre culture.

   C'est wide wild life ou plutôt, c'est roots man, j'ai trois carottes dans mon jardin.

   J'ai même un poireau. Par contre là, c'est pas de la mythomanie, de la métonymie, j'en ai vraiment qu'un seul.

   J'ai coupé deux bouts de lambourde pour étayer le lavabo, je vais faire une sorte de chassis d'appui derrière la colonne à laquelle je l'agencerai, 33 et 35 cm, je les ai poncés grossièrement, et je déclare forfait.