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felix est heureux
13 novembre 2018

Je prends de l'élan, je range mon frein

    C'est le calme plat, je tourne au ralenti, j'ai trainé cette journée à deux à l'heure. Je n'ai pas les moyens de remédier à mes problèmes textuels, alors par la force des choses, je me mets en stand by, dans la marge. J'ai trainassé, vraiment, vaguement rangé quelques babioles en début de journée, quelques aménagements qui vont me changer la vie néanmoins, pour porter sur des éléments ayant perdu toute pertinence et s'étant fondu dans le décor, des trucs que je laisse trainer ici ou là, comme par exemple ce pot de 2 litres 5 de vernis qui fièrement siégeait sous le pétrin du salon depuis peut-être huit mois, ce vieux pot de peinture qui m'avait tenu lieu de cendrier, avec son couvercle, à la même époque, et qui s'était installé à coté, ou bien des habitudes que je prends, des usages déplacés que je fais de certains objets, des rangements provisoires qui me digèrent petit à petit en fait, et me possèdent à mon insu ; de petites choses, des détails auquels j'ai remédié machinalement pour ne plus penser à rien tant et si bien qu'à cet instant je ne sais même plus de quoi il retourne ; j'ai suivi de prés le conditionnement et le séchage des truffes, posé une deuxième patère à torchon sur le carrelage à coté de l'évier ; fait revenir une moitié d'oignon dans une casserole pour y déposer des haricots, puis j'ai regardé un film et vaguement, surtout vainement, tenté de dégotter quelques clichés valables d'une star quelconque, avant de me décider à aller dégager une demi pelle de gravats autour de la canalisation, sous l'escalier numéro deux, pour couper dans la foulée quatre lattes au plafond de ce même escalier.

   Je n'ai donc pas réussi à ne rien faire, mais j'ai bien failli y arriver.

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