Le jardin des légumes défendus

   Cette fois c'était le tour du concerto pour violon - opus 77 - que j'avais complétement oublié. Je ne me souvenais pas que le premier mouvement était si beau. Mais je vais arrêter de dire ce que je pense de brahms, parce que cela n'a plus d'intérêt.

   J'ai écouté d'autres concertos pour pianos ces jours-ci, j'ai été un petit peu déçu par grieg, je le réécouterai sur la chaîne, un petit peu séduit par rachmaninov, je me demande si je ne vais pas lui trouver quelque chose, pas trés emballé par saint saens, même si ça reste intéressant, à priori je ne suis pas un mordu de saint saens, ravel ou même debussy.

   Je suis allé à la décheterie pour écouler, ça fait toujours gagner un peu de place, quatre chevilles métalliques type vrille, des lambeaux de lino, du cable d'antenne, un plateau miroir dont je n'ai pu définir la fonction, quelques bouts de ferraille et de plastique, le boitier ampli de réception, mon vieux néon, du moins la réglette et les deux convecteurs avec leurs supports murals. J'en garde un troisième je ne sais pas encore pourquoi. Du moins je ne sais toujours pas pourquoi, avec l'armada dont je dispose, mes deux bains d'huiles, quatre soufflants dont deux high tech et l'installation des radiateurs de la chaudière au gaz qui équipe les deux étages, peut-être pour me donner envie de remettre en état les deux conduits de cheminée, soit les quatre âtres dont sont pourvu les deux maisons, en fait cinq mais je dis quatre pour la rime.

   Je me suis déchargé dans la foulée, non au préalable, d'une inscription à la mairie, plutôt une souscription pour un jardin communal. Je ne me fais pas d'illusion pour les délais de l'obtention, je peux attendre je ne nourris pas vraiment d'attentes, même si je sais combien je saurais en tirer parti.

   Et puis je me suis montré assez efficace en cuisine, j'ai préparé quelques marrons glacés, une crème de marron qui m'a l'air assez réussie, j'en ai mis deux petites boites au congel, ainsi que deux bacs de glace parfum cacahuète, en terminant un pot que je gardais comme un collector, d'une trés bonne pâte d'arachide, qui rendait de l'huile, mais manquant de sucre comme la plupart des beurres de cacahuète.

   Etonnamment je crois bien que je retiendrai surtout de cette journée d'avoir pu débloquer et bien avancer la version revue et corrigée que je m'efforce de donner de "la lettre d'audette".

   Mais j'ai encore trouvé le moyen de dessertir le coffrage des canalisations dans les toilettes, sous l'escalier numéro deux, car il fallait que j'évalue les travaux dans l'optique de supprimer le water existant, pour en installer un neuf mais dans la salle de bain du rez de chaussée, de l'autre coté donc de l'escalier numéro deux, dans cette salle de bain intérieure dont je restaure la moulure qui l'encadre. En réalité je dis ça, c'est pour la représentation spatiale, je restaure tout, la moindre parcelle de la maison, de mur, de bois, de brique, je remets tout dans un état "original", et je vais faire en sorte de lui restituer sa configuration du début du siècle dernier, un aspect 1900, sachant que, "l'origine", se porte à quasi huit cent années. Mais on ne demande pas son âge à une dame, de fait la mairie se montre trés discrète à cet égard.

   Enfin j'ai retiré la deuxième moitié du faux plafond, et je crois bien que je vais en garder la structure. Si je parviens à trouver un bon éclairage, l'effet pourrait être... profond.