Deux vieilles prises toutes neuves
Je n'ai fait que de petites choses, toutes alignées à la suite des autres, nettoyé mon plateau de la poudre de mélanosporum que la truffe éclatée y avait laissée, que j'ai pour une grande part récupérée, elle s'avère à priori presque aussi pertinente que la chair, même à cet état avancé de "murissement" ; déplacé la chaine hifi qui végétait dans une des chambres pour la mettre dans la cuisine du premier, je veux voir si elle peut être plus performante pour conduire les travaux que je vais entreprendre dans l'escalier ; viré une bobine de quinze mètres de cable d'antenne, pour la décheterie, avec un transformateur, genre ampli de réception, quasi neuf, mais que je ne vois pas d'intérêt à garder, même en souvenir de benjamin morillat, le locataire de l'époque ; placé mon brin de menthe en contrebas de la fenêtre du salon, je me suis encore sondé ce matin mais donc je me dispose à le replanter ; regarder l'état de mes finances pour voir si j'avais les moyens de me payer un chat, une canne à pêche et quelques pièces de brahms, ce n'est pas le cas ; collé des patins à la petite table devant laquelle je passe le plus clair de mon temps, pour écrire, lire, fumer, boire mon café, manger, et qui se trouve être le mobile immobile, ou bien ce que l'on a coûtume d'appeler, un meuble, qui participe le plus directement de mon temps de vie, presque autant que mon lit ; et j'ai mis la main sur un petit pot noir de pépiniériste qui fera bien l'affaire pour mon brin de menthe.
Sur cette base de flânerie contemplative et pragmatique, je me suis focalisé sur des activités un peu plus ciblées.
Tout d'abord, j'ai décidé de démonter les deux convecteurs du rez de chaussée qui, bien qu'en bon état de fonctionnement, ne sont ni vraiment adaptés ni trés esthétiques, et fait unique, comme je m'y employais, alors que j'avais soudain besoin de ma pince crocodile, elle était à mes pieds, un vrai prodige. J'ai fermé les cables de l'alimentation avec deux prises que j'avais récupérées, dont une est déjà trustée par ma cafetière, dans la petite cuisine.
J'ai encore manqué de temps pour finir d'éplucher les châtaignes, il va falloir que j'en fasse une priorité, mais j'ai fini de monter l'armoire, armoire henri II dite "autrichienne", un must du design, enfin de mon point de vue, mais cela relève plutôt du concept que du design, décalée surtout au sens propre avec un coin penderie en l'occurrence, les deux tiers du meuble plus haut de vingt bons centimètres que le dernier tiers, dévolu à des petits rayonnages ; et j'ai commencé à virer les lambeaux de tapisserie qui recouvrent encore le haut du mur de l'escalier.
Somme toute, avec des petits riens, j'aurai bien dégagé le terrain.
J'ai même coupé un petit carré de planche pour poser ma cafetière, à même le sol.