Départ à la balayette

   Je me suis rendu compte hier soir, une fois encore, de ce que le langage courant pouvait être populaire, à l'instar d'une expression que je rapporte immédiatement : "quand même", que l'on emploie assez fréquemment pour renforcer par exemple une assertion. Or si l'on y réfléchit bien, cette locution adverbiale ne veut rien dire. C'est probablement ce qu'a repéré et qui nous fait sourire le trait d'humour : on n'est pas des quand même.  

   Et donc je me suis aperçu d'un contre-sens grammatical, un autre barbarisme de je ne sais quel ordre dans l'expression " si je savais il y a belle lurette que ", car il conviendrait de dire quelque chose comme : si j'avais su auparavant, il y a belle lurette que. C'est probablement ce qu'avait repéré boris vian cette fois, ainsi que nous l'illustre sa nouvelle les lurettes fourrées : les lurettes, à force d'être belles, se trouvant fourrées de " si je savais ". Si tant est que son titre soit motivé, ce qui est trés vraisemblable, c'est à ma connaissance l'interprétation la plus plausible.

   Il semblerait que la charpente du grenier est toute été montée avec des poutres et même des planches de récupération, en partie calcinées. Initialement les poutres plus récentes du deuxième grenier devaient être également des poutres de récupération, mais auront du donc être remplacées. Il est donc probable que les deux charpentes aient été édifiées au même moment, sur la base d'un toit inférieur plus rudimentaire, car les poutres transversales d'un coté comme de l'autre semblent plus anciennes encore, et n'ont pas été au contact du feu. La structure correspondant à l'origine à deux maisons distinctes, tout cela n'est qu'une hypothèse. Quoi qu'il en soit cette charpente que je croyais avoir subi les ravages du temps depuis deux siècles remonte bien à mathusalem.

   Je n'aurai pas de gros oeuvre apparemment, du moins pas trop lourd. Je vais devoir cimenter ici ou là, et traiter quelques planches, mais à priori je ne devrais pas m'éterniser dans ce grenier, c'est l'affaire de quelques semaines, j'y reviendrai l'année prochaine, plus tôt dans la saison, car il y a quand même un travail de fond à effectuer, lequel je comptais entreprendre cette année d'ailleurs, et je n'en aurai plus le temps désormais. J'ai donc commencé par un nettoyage à la balayette, afin de lui donner déjà un aspect plus convenable.

   J'ai trouvé un gland, en dégageant des gravats, assez gros, je ne sais pas vraiment ce que c'est, et deux clous d'autrefois, à pointe quadrangulaires, large tête plate, pointe éfilée, quatre facettes.